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carnets de guerre
15 janvier 2009

4 Septembre 1914

30 Aout 1914

Lever à six heures du matin – Il pleut à verse, je suis entièrement mouillé, je n'arrive même pas à bouger. J'ai très froid. Je vais au QG pour boire un café pour me réchauffer mais arrivé à mi-route, j'entends le lieutenant nous ordonner de prendre la baïonnette au fusil et de nous préparer à un assaut.

C'est le sous-lieutenant qui prend les commandes de cet assaut, c'est aussi le premier à se faire tuer par l'éclat net d’un obus lors du début de l’assaut. Quand c’est à mon tour de monter au combat, je crie de toutes mes forces pour me donner du courage.

Arrivé à 35 mètres des tranchées allemandes, je me couche. Je regarde autour de moi, à droite, à gauche et un grand vide sonore et visuel vient m'apporter encore plus de peur. C'est quand je crus qu'il n'y avait plus personne que je vis le lieutenant et une vingtaine de mes camarades perturber le silence par des tirs. Tous les Allemands y laisseront leur vie.

31 Aout 1914

Lever à six heures trente du matin – Je vais au chevet du sous lieutenant pour lui rendre un dernier hommage. J'ai l'impression que le monde s'est éteint une journée. Tous les soldats sont en deuil.

Les conditions météorologique accompagnent notre moral et c'est ainsi que je resterai pensif tout au long de la journée.

1er Septembre 1914

Lever à six heures et quart – Traversée de Strasbourg avec l'ensemble de la 1ère Section militaire. La ville est jolie et me rappelle Chalons en Champagne. Cependant, la ville était déserte, aucune présence des Boches dans les parages.

Après une journée de marche et de surveillance, on revient dans nos tranchées vers 17h.

2 Septembre 1914

Lever à six heures du matin. Après une matinée à nettoyer les tranchées du secteur 3 avec une vingtaine de mes camarades, je me rends à la cantoche pour déjeuner. La marmite de rata est arrivée. Guy le cuistot me servit une gamelle pleine de rata et un morceau de bœuf, de quoi tenir la journée.

Tout au long de la journée, je n'arrête pas de penser au sous lieutenant. C'était un lieutenant courageux, il était prêt à tout pour son pays. Je pense que sa famille sera fière de lui quand elle saura qu'il est mort pour sa patrie

3 Septembre 1914

Lever à sept heures du matin – J'apprends que René sera fusillé pour avoir insulté et poignardé le général. René a vingt ans. Quatre autres soldats passeront devant le conseil de guerre pour n'avoir rien fait pendant que le général souffrait. Ils font tous partis de la sixième Compagnie d’artillerie. C'est sous la pluie, l'orage et un paysage apocalyptique qu’ils passeront leur dernière journée dans ce misérable monde.

4 Septembre 1914

Lever à cinq heures du matin. On va vers l'ennemi qui se situe à quatre cent mètres de la sortie de Strasbourg ; information rapportée par l'un de nos gars. Une fois arrivés à proximité de Strasbourg, nous marchons, nous marchons jusqu'au panneau qui nous indiquait la fin de cette jolie ville.

Les Boches étaient à la terrasse d'un café en train de boire un bock. Arrivés à une trentaine de mètres de cette terrasse, un soldat Boche qu'on ne voyait pas au début tira en plein visage sur Maxime

Maxime, âgé de 17 ans, tomba dans mes bras. J'avais l'impression qu'il voulait me dire un dernier mot mais il était mort.

poilus

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